INFORMATIONS PRATIQUES

Ateliers : mercredi de 10h à 17h, 105 rue de Tolbiac, Paris 13ème, 1er sous sol, entrepôt 10 bis. Téléphoner : 06 75 08 52 39 - Envoyer un mail : francaispartage@voila.fr -
Ecrire au président : Denys Ferrando - Durfort, 25 Bd Arago, 75013 Paris
Dons de livres : 01 47 07 28 34

Interview Denys Ferando - Durfort - Solidarité Laïque, 2009

Denys, pouvez-vous nous présenter Le Français en
Partage ?


L’association est née de professionnels de l’édition.Il s’agissait, au début de 1997, de sensibiliser aux difficultés croissantes d’accéder au livre en français,particulièrement en Afrique. Il fallait inventer une autre économie du livre pour le rendre accessible aux lecteurs africains, les prix pratiqués en France étant trop élevés. Il y avait environ cent librairies pour 60 millions d’habitants avant 1960 et aujourd’hui il ne reste qu’une dizaine de librairies pour une population de 250 millions.99% des Africains n’entrent jamais dans une librairie.

Quelques milliers d’associations font des dons qui enfoncent encore plus les librairies ; de plus, ces dons vont aux élèves et cela passe par-dessus les enseignants qui n’ont rien. Aussi, a-t-on décidé de s’occuper d’abord des profs qui partent en brousse sans bouquin. Il faut faire bouger les opérateurs dont l’AFD(1) pour qu’il y ait des centres de ressources pour les enseignants.Nous intervenons en Afrique, dans l’Oural, en Sibérie…et toujours en partenariat avec des associations qui partagent notre idée.
Nous sommes la première banque du livre francophone
avec un stock entre 600 000 et un million
d’ouvrages.

Quelles actions menez-vous au Burkina Faso ?

Une étude faite à Ouagadougou, il y a 5 ans, a montré qu’il n’y avait en tout que 700 titres différents,ce qui est peu. En 2007, nous avons lancé l’opération « un dictionnaire pour tous ». Des étudiants se sont mobilisésn pour aller vendre dans la rue, les boutiques,les entreprises, 15 000 dictionnaires en 6 semaines au prix de 2 000 au lieu de 15 000 francs CFA(2).

En mars 2008, nous avons lancé l’idée d’une foire du livre dans la capitale en apportant 14 000 livres dont 10 000 références différentes et devant le succès de l’opération,nous l’avons renouvelée en septembre 2008 avec 24 000 livres et 17 000 titres.Les ouvrages, vendus en France autour de 15 €,l’ont été, à Ouagadougou, à 1,50 €. Sur le plan financier, l’opération n’a pas été rentable,mais elle a fait bouger les lignes. Le plus gros libraire du pays a manifesté une neutralité bienveillante. Nous avons reçu les encouragements de ministres burkinabés,des autorités de la ville et de l’ambassade de France. On remet cela en 2009.

Qu’est-ce que le partenariat pour vous ?

26 associations sont adhérentes ou sympathisantes du Français en Partage et interviennent dans 30 pays qui ne sont pas tous francophones. Nous travaillons en complète harmonie avec Solidarité Laïque avec qui nous partageons beaucoup. Nous avons fourni, par exemple, des livres aux scouts du Bénin et au Caeb(3), des partenaires de Solidarité Laïque, dans le cadre du Prodéré-AO.Nous intégrons également le livre dans des associations de solidarité avec les artisans, les paysans. Contrairement au monde de l’édition qui, en France, est fermé, nous sommes les logisticiens du livre ouvert sur les autres. Si on pensait ensemble le livre, si on réfléchissait avec les gens sur la pertinence des dotations, nous pourrions aller plus en avant. Nous ne sommes pas une organisation figée. Jeune mouvement, la remise en question est perpétuelle. On ne se sent pas prisonnier de ce qu’on a fait. Nous sommes la seule grande librairie solidaire et nous n’oeuvrons qu’avec des organisations présentes sur le terrain.

Pour tout renseignement sur l’association :
Le Français en Partage - 25, boulevard Arago
75013 Paris - Francaispartage@voila.fr